Prise de fonction de la nouvelle directrice de l’ADSF

Prise de fonction de la nouvelle directrice de l’ADSF

Myriem Maïcha, directrice générale, a rejoint l’ADSF le 15 mai dernier.

A cette occasion, nous lui  donnons la parole pour qu’elle nous détaille son parcours et ses premières ambitions pour le développement de l’ADSF.

Vous venez de prendre vos fonctions à l’ADSF, quel a été votre parcours jusqu’à présent ?
 

Mon parcours professionnel s’inscrit principalement dans deux domaines d’intervention : en premier lieu dans celui de la protection de l’enfance, puis dans celui de la prise en charge des addictions. Dans le premier, j’ai exercé des fonctions de cadre intermédiaire, essentiellement au sein d’établissements d’accueil d’urgence avec hébergement pour mineurs et jeunes majeurs protégés ayant une double habilitation ASE et PJJ.
Dans le second, le secteur des addictions, j’ai tout d’abord intégré des postes de direction au sein de dispositifs très spécifiques plutôt en travail de rue (bus méthadone, milieu festif, squat), puis, j’ai été amenée à gérer des centres de soins résidentiels, ambulatoires et hébergements en diffus. Etant de formation initiale diplômée en sciences de l’éducation, j’attache une importance toute particulière aux questions de management participatif et de coopération avec les équipes ; la co-construction est une dimension essentielle pour moi dans le travail d’équipe. Rétrospectivement le fil conducteur de mon parcours est la prise en charge globale de personnes présentant des vulnérabilités. Je suis notamment sensible et attentive aux questions de bientraitance et de qualité des établissements et services qui accueillent des publics en situation de fragilité. On se doit de proposer le meilleur aux personnes les plus fragilisées.

Pourquoi avoir choisi l’ADSF ?

Parce que le projet Associatif de l’ADSF est unique ! A la fois dans son mode d’intervention « d’aller vers », avec des équipes composées de « femmes repaires », de bénévoles et de salarié.es, en intervenant ainsi directement au plus près des femmes les plus éloignées du système de soin, en tenant compte de leur état de santé de façon globale, et en s’inscrivant dans une approche holistique et genrée de la santé. Ces deux dernières modalités d’intervention restent particulièrement inédites.
Et puis rejoindre l’ADSF à ce poste était un vrai choix, à un stade de mon parcours professionnel j’avais envie de retrouver du sens à ma pratique et le besoin d’être davantage en cohérence avec mes engagements. L’association ADSF porte des valeurs fortes que je partage et qui sont essentielles pour moi : des valeurs féministes, humanistes, des valeurs de non-discrimination, de respect, de bienveillance…entre autres.

Quelles sont vos premières ambitions pour l’association ?

J’ai rencontré à l’ADSF des « femmes repaires », des bénévoles et des équipes, extrêmement mobilisées et investies dans leur travail auprès des femmes. Également, comme je viens de le dire précédemment l’ADN, de notre projet associatif est d’intervenir de façon complémentaire et coordonnée sur le terrain, toujours dans des contextes très spécifiques. Toutes ces personnes ainsi que le conseil d’administration avec sa présidente, que je remercie pour sa confiance, participent de cette dynamique qu’il nous faudra poursuivre mais également renforcer dans l’idée de développer nos actions et nos partenariats.


Actualiser notre projet associatif dans un contexte social et sanitaire sans cesse en évolution est un préalable. Tout comme identifier nos orientations et nous projeter à plus long terme fait partie des priorités. Avoir un « horizon 2024-2028 » commun, qui devra nous permettre d’énoncer et de porter nos ambitions, encore plus fortes et solidaires en matière de santé
pour les femmes les plus précaires, c’est agir pour un monde plus juste !


Le chantier est vaste et passionnant avec également des actions très concrètes à très court terme : le renforcement des équipes (des recrutements sont en cours), le développement de nos interventions et de nos partenariats (aller là où nous sommes attendus en termes de besoins, mais également là où personne ne va encore). Il nous faut également repenser nos lieux d’accueil dans une logique d’humanisation de nos sites pour nos bénéficiaires, mais aussi d’amélioration des conditions de travail pour nos équipes, et ce en raison de l’augmentation de notre file active et de l’évolution des publics accueillis (femmes avec enfants entre autres). Fidéliser et renforcer nos équipes de bénévoles avec des programmes de sensibilisation et de formation adaptés, attractifs et évolutifs est aussi une priorité. Tout cela est à conduire sur nos deux sites de Paris et sur celui de Lille. Les relations avec nos financeurs publics et privés, sans qui rien ne serait possible est aussi extrêmement important. Il nous faut continuer à communiquer et témoigner des actions conduites, afin de pouvoir continuer à bénéficier de moyens à la hauteur des besoins et des urgences !


Et enfin, au-delà de nos actions de terrain, d’accueil et d’orientation, il s’agit bien évidemment de porter en dehors du champ associatif nos constats et partager nos expertises pour une réelle amélioration des conditions de vie et de santé des femmes en situation de grande précarité. Cet enjeu de plaidoyer est majeur, il nous faut informer et sensibiliser le plus largement possible le grand public, les décideurs et les financeurs, sur les
conditions de vie de ces femmes exclues et leur état de santé. De beaux projets et de grands challenges en perspective !